Durant la période Protohistorique (de l'âge des métaux à la période Gallo-Romaine), il est apparu des fossés circulaires ou carrés, creusés dans le banc calcaire. Ce sont des fossés rituels funéraires, leurs diamètres pouvant mesurer plusieurs dizaines de mètres.
Vers 1500 avant J.C., de cette époque dateraient le Chemin des Anglais (au nord de la commune) et le chemin Boisné (au sud).
Vers 500 avant J.C., arrivée des Celtes Gaulois qui rectifient et améliorent ces deux voies.
Vers 50 avant J.C., ce fut l'occupation romaine. Les Gallo-romains améliorent encore le « réseau routier » et le nom de Gensac a pu être pris à cette époque, de même que Roissac et Soubérac (tous trois sur le territoire de l'ancienne commune) dont le nom indique trois grands propriétaires Gallo-romains :
- Gensac, domaine de Gentius,
- Roissac, domaine de Rossius,
- Soubérac, domaine de Supérus.
Au carrefour des Six Chemins, sur le chemin Boisné, était plantée une borne dite « la Grande Borne » mesurant 1m15 de haut, 0.50 m de large et 0.26 m de profondeur. Ce chemin était considéré comme une voie romaine, figurant dans tous les cadastres et sur de nombreux documents médiévaux. La plus ancienne transcription date de 1297. Cette voie permettait d'établir une liaison entre Saintes et Périgueux. Le terme « boisné » signifie « borné ». Aussi il peut s'agir d'un bornage ajouté aux bornes militaires. Celles-ci dans la Rome Antique étaient des bornes routières en pierre généralement en forme de colonne portant inscription et destinées à marquer les distances sur le tracé des principales voies romaines d'Italie et des Provinces. Elle fut décrite par l'Abbé Michon, en 1844, mais il doutait que ce soit une borne romaine, du fait de sa forme brute. En effet, ce bornage a pu être effectué par le Comte d'Angoulême pour marquer l'emplacement du chemin. Cette borne a disparue lors de la dernière guerre.
Au Vème siècle, le christianisme apparaît dans nos contrées. De passage dans la région, en 384, St Martin, évêque de Tours a christianisé la fontaine votive de Gensac et l'église édifiée à la place d'un petit oratoire a été placée sous le vocable de St Martin. De 419 à 507, Gensac, comme toute la Saintonge, appartient au royaume des Wisigoths. En 507, Clovis conquiert du Sud de la Loire aux Pyrénées. Gensac peut être considérée comme française, appartenant au royaume Franc. Gensac a sans doute connue l'invasion arabe repoussée par Charles Martel à Poitiers en 732. Pépin le Bref, premier roi carolingien, puis son fils Charlemagne, sont probablement passés à Gensac dans les années 760. Les Normands, à plusieurs reprises ont envahi la région en remontant la Charente de 845 jusqu'au Xième siècle. Les habitants de Gensac-La-Pallue, se sont protégés en creusant des abris souterrains. La résistance aux Normands a donné naissance à la féodalité et aux premiers seigneurs.
Au Xème siècle, Gensac appartient à la Vicomté de Bouteville et au comté d'Angoulême, tout en appartenant au diocèse de Saintes. La Terre de Gensac, relevait initialement du Comté d'Angoumois, les Taillefer (Comtes d'Angoulême) sont seigneurs de Roissac, Gensac, Marville.
De 1202 à 1216, Gensac appartient à Jean sans Terre Plantagenet (Roi d'Angleterre) par son mariage avec Isabelle Taillefer, et donc Gensac devient anglaise. Mais ce dernier décède en 1216.
Vers 1220, les terres de ce qui est maintenant Gensac appartiennent à Isabelle Taillefer et à son second époux Hugues de Lusignan, comte de la Marche. En 1231, une transaction entre les comtes d'Angoulême (Hugues de Lusignan, sa femme Isabelle et Itier II de Barbezieux de Saintonge) est signée. Mais par une Charte datée du 23 avril 1234 et du 29 juillet 1239, Hugues de Lusignan et Isabelle cédèrent tous les droits féodaux à Itier de Barbezieux sur les terres de Roissac, Marville et Gensac relevant en partie des seigneuries de Bouteville et Merpins.
Pendant la Guerre de Cent ans, le traité de Brétigny en 1360 livre notre région à Edouard III, roi d'Angleterre qui l'occupait dès 1357 jusqu'en 1380. Vers 1370, Marguerite de Barbezieux épouse Aimery de la Rochefoucault. Les terres de Roissac, avec Gensac, passent à la famille de la Rochefoucault.
Vers 1446, à la suite d'un partage entre les membres de la famille de la Rochefoucault, les terres de Roissac avec Gensac, ainsi que Salles et Genté, échoit à Philippine, fille de Guy de la Rochefoucault, épouse de Jean de Mortemer, d'une ancienne famille de Normandie, fixée en Poitou. Gensac appartient désormais aux Mortemer.
En 1476, un partage entre les trois enfants Mortemer, octroie les terres de Salles, Genté, Roissac, Marville et Gensac à Guy de Mortemer. Ce dernier vers 1495, loue le Marais de Gensac aux habitants de cette paroisse moyennant une poule de rente par feu et par an.
Le 23 janvier 1558, le marais de Gensac est délimité avec celui de Rulle (de la Pallue).
Vers 1560, lors du mariage de Louis de la Rochefoucault avec Jacquette de Mortemer, Gensac retourne à la famille de la Rochefoucault.
Vers 1670, la Baronnie de Roissac (inclus Gensac) est possession de Lydie de La Rochefoucault et de son époux Ponce de Pons, qui vers 1675, prend le titre de seigneur de Roissac, Gensac, Marville…
A la mort de Lydie de la Rochefoucault en 1684, une polémique surgit entre Charles Green de Saint-Marsault, seigneur de Gademoulin et Ponce de Pons. Ce dernier voulait faire inhumer son épouse dans l'église de Gensac et faire peindre une litre sur le mur, ce que contestait Charles de Green de Saint-Marsault. Un procès s'engagea et dura jusqu'en 1687. Il y eut un autre procès pour des droits honorifiques, Charles de Saint de Green, par le parlement, arrêt du 14 mai 1696 a été débouté et il lui est interdit de prendre le titre de seigneur de Gensac, appartenant au Baron de Roissac, seigneur dominant.
En janvier 1700, Ponce-Renaud de Pons, leur fils unique, meurt sans alliance. Les terres vont à Henriette de la Rochefoucault, sœur de Lydie, épouse de Jean de Saint-Gelais de Lusignan, seigneur de Montchaude, qui prend le titre de Marquis de Roissac.
En 1708, Marthe Henriette de Saint-Gelais Lusignan épouse Louis Emmanuel de Crevant et possède les 2/5 des fiefs de Roissac, Gensac et Marville. En 1710, Henriette de Saint-Gelais Lusignan, sa sœur, épouse Arnaud Gourdon de Genouillac, marquis de Vaillac et possède les 3/5 de la terre et seigneurie de Roissac, Gensac et Marville. Ainsi les Crevant et les Vaillac sont les seigneurs de Roissac, Gensac et Marville.
En 1752-53, Joseph de Beauchamp (descendant de la Rochefoucault) acquiert la seigneurie de Roissac et ses annexes.
Le 11 juin 1776, à Angoulême, Marie-Hyacinthe de Beauchamp épouse de François-Gabriel Regnault de la Soudière. Ce furent les derniers seigneurs-barons de Roissac (donc Gensac), Genté, Marville.
En 1784, les Regnault affermèrent domaines et rentes foncières au sieur François Longuet, un des notables de la paroisse.
Puis vient la Révolution en 1789, et la fin du temps des seigneurs : Gensac devient commune en 1793, et gagne son autonomie.
Quant à « La Pallue », peu d'histoire connue. Le fief de La Pallue possédait un logis qualifié de château, situé près du marais. Il était compris dans la seigneurie de Gademoulin. Il fut d'abord propriété des Seigneurs de Saint-Mary, puis des De Lestang aux XVIème et XVIIème siècles. On peut citer Jean De Lestang, seigneur de Rulle (qui est apparu lors des Fêtes de la Rouche en 1996 et 1997) et Catherine de Barbezières, sa femme. Leur fils Philippe De Lestang est mort en 1916.
Avant 1680, La Pallue passe aux mains de la famille Frugier. Un acte notarié, trouvé chez Bernard Dupuy fait état de : « En 1781, Moïse Chausse, Seigneur de Lunesse et de La Pallue, conseiller du Roy, juge et magistrat de la Sénéchaussée et siège présidial d'Angoumois, demeurant en la ville d'Angoulême ».
Les marais de la Pallue, ou de Rulle, appartenaient au Seigneur de Rulle (près de Sigogne). Ils ont été aliénés séparément à plusieurs propriétaires.