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GENSAC-la-PALLUE
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Eglise

Bien que dépendant des Mortimer, Seigneurs de Roissac, GENSAC, considérait comme paroisse indépendante selon ses « annales » (registres), celles-ci furent détruites pendant les guerres de religion et en 1793. C'est sans doute à cause de cette malheureuse destruction que nous ne sommes pas certains de faits du passé, et qu'il faut souvent s'exprimer au conditionnel. Il est cependant hors de doute qu'une source telle que « le gouffre » eut son sanctuaire païen d'abord gaulois, puis gallo-romain. Par « sanctuaire », il ne semble pas qu'il faille imaginer un vaste monument, ce pouvait être une simple stèle ou une voûte protectrice au-dessus d'un autel très simple. Il est probable que cela a duré jusqu'au IV siècle. Les villes ont alors des communautés chrétiennes plus ou moins importantes, les campagnes restent païennes. Saint-Martin (316-397) qui a donné son nom à l'église, était le fils d'un officier romain fonctionnaire en Panonie (l'ancienne Hongrie). Il s'engage à 15 ans dans la cavalerie impériale. Devenu chrétien il retourne chez lui, pour essayer de convertir ses parents (il réussira avec sa mère). Sur le chemin du retour attaqué et détroussé par des brigands, il les rappelle pour leur dire qu'ils ont oublié une pièce d'or dans l'ourlet de son manteau. Il conviendra ainsi l'un d'eux qui deviendra un de ses apôtres. Revenu en France il est moine à Liguré près de Poitiers, puis évêque de Tours et apôtre des Gaules.

 

 

Vers 383, Saint-Martin, se rendant au concile de Bordeaux, passe par là. Sa tactique n'est pas brutale : il annonce le Christ, propose tel ou tel saint par exemple, et invite les braves campagnards à devenir chrétiens, du même coup, il suggère de consacrer leur sanctuaire rustique à l'un ou l'autre de ces saints. Saint-Martin de Cognac auprès de sa source abondante passe ainsi au christianisme, probablement sans échapper à l'ambiguité d'une conversation purement sentimentale et superficielle. Une nymphe ou un saint, le brave petit peuple est souvent resté dans la vague. Quelque chose de semblable a dû se passer à GENSAC, d'autant qu'une tradition invérifiable attribue des miracles au cher Martin : il ressuscite un mort à Sireuil. Il a emprunté un temps le chemin Boisné. Il apparaitrait que le sanctuaire de Gensac a été restauré et agrandi. Souvent les premières constructions étaient en bois, puis, plus tardivement en pierre. Il est probable qu'il n'y eut chez nous qu'un prieuré relevant de l'abbaye de Châtres, peut-être même une simple « Cella » (chambre d'une divinité dans un Temple) d'une douzaine de moines qui semble en décadence lorsque les guerres de religion amènent sa destruction. On en voit les traces dans le bâtiment collé au chevet de l'église, notamment les restes de cloître qui devait s'étendre alors sur l'actuel jardin de M. Bretagne.

La nef est une réplique à échelle réduite, du vaisseau de la cathédrale. Ses quatres coupoles, de 5m20 de diamètre, comptent parmi les moins larges que l'on puisse voir dans les monuments de ce genre. Les coupoles sont restaurées entre 1724 et 1740. Puis c'est la révolution. Est-ce à ce moment-là ou pendant les guerres de religion, mais l'église est désaffectée et a certainement servi d'étable.  Les piliers à angles droits ont été percés de biais, sûrement pour passer une corde qui devait retenir un animal, les traces sont très visibles malgré le maquillage exécuté par la suite. De même, dans le chœur, il y a semblablement eu un plancher sur poutres et des étais, ainsi il aura permis l'entassement de fourrage. En 1802, le concordat passé entre l'église et l'Empire rend notre magnifique bâtiment au culte, mais tout est à réparer et à reconstituer, désormais la paroisse relève du diocèse d'Angoulême.

Une importante restauration eu lieu entre 1850 et1854 par l'architecte ABADIE Paul (fils). Il était un disciple de Viollet le Duc, il a été désigné en 1849, auditeur à la commission des arts et édifices religieux, ainsi il devient architecte diocésain, pour les diocèses de Périgueux, Angoulême et Cahors. On lui doit de nombreuses restaurations d'églises romanes charentaises (Eglise de Saint-Léger à Cognac, Cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême) notamment). Mais il avait une gestion financière déplorable, il dépassait de façon importante, tous les budgets octroyés. Il a donc procédé à la restauration de l'église de Gensac-la-Pallue. Il fait quelques ajouts : des clochetons, le fronton avec la croix pattée et le clocher surmonté de sa flèche élevée, contraire aux clochers typiques charentais plutôt trapus.

L'église est classée monument historique (intérieur et extérieur), elle a résisté aux affres du temps et aux agressions humaines durant les guerres.

L'église de Gensac-la-Pallue, veille dans le silence de la nuit avec son clocher éclairé .